Les règles en héraldique
Je vous présente ici les règles propres au monde de l’héraldique, ainsi que la méthode pour définir votre blason. N’hésitez pas à mettre en pratique vos connaissances grâce à l’Éditeur de blason en ligne de mon site. Celui-ci vous propose de créer votre propre blason et vous donne également la possibilité de me le soumettre, me permettant ainsi de vous envoyer un devis pour sa fabrication en chêne massif.
Introduction
Historiquement, l’écu — aussi appelé blason — n’a pas la même utilisation qu’un bouclier de combat. Il est porté par l’écuyer du chevalier durant les tournois, et il sert à dévier la lance de l’adversaire. Les joutes et autres combats festifs sont très ritualisés ; ils rassemblent les plus valeureux des chevaliers. C’est l’occasion pour eux de parader et de créer leur légende, notamment grâce au blason, qui les rend facilement identifiables. Même si les blessures graves sont fréquentes, on est bien loin du champ de bataille et de son esprit meurtrier. On peut donc s’accoutrer d’une cape longue, de décorations ; le cheval, lui, est drapé de symboles. Tout est fait pour susciter l’admiration du public.
Plus tard, durant les véritables affrontements sur les champs de bataille, l’identité visible sur le blason se retrouve également sur les drapeaux de ralliement. Il s’agit alors de distinguer son allié de son ennemi.

La règle d’unicité
Lorsqu’un nouveau blason est défini, il est de bon goût de vérifier son originalité par rapport à ceux déjà créés. C’est la règle d’unicité. Seule la description héraldique écrite est prise en compte : ainsi, la forme de l’écu ou les décorations extérieures ne peuvent pas rendre un blason unique.
Aujourd’hui, une commune ou une institution publique doit faire appel à un héraldiste — un historien spécialisé dans la recherche héraldique — pour vérifier l’unicité et effectuer l’enregistrement de son nouveau blason.
Pour les particuliers, l’enregistrement n’est pas obligatoire. Il est cependant de bon goût de rendre sa création unique en s’éloignant des modèles les plus simples, tels qu’un champ unique et un seul meuble. Il existe de nombreuses pièces héraldiques rarement utilisées, qui peuvent rendre votre création unique et lui donner un caractère médiéval renforcé. J’en parle au chapitre III.
Chapitre I : L’écu
Lorsque l’on parle d’un blason, nous avons tous en tête une forme d’amande. Aussi appelée écu, c’est la base sur laquelle s’accrochent tous les éléments héraldiques, tels que les pièces et les meubles. Différents modèles d’écu apparaissent à travers l’histoire, selon les époques et les royaumes. Cependant, chacun est libre de créer son propre modèle d’écu dérivé.
Écus

Chapitre II : Les métaux, les émaux, quelques règles
La règle dite de la “contrariété des couleurs” est la plus connue et fait toute la réputation du monde mystérieux de l’héraldique. Il s’agit d’une règle simple — bien que parfois négligée — qui garantit la bonne lisibilité du blason en imposant des contrastes entre les couleurs.
Elle interdit de placer côte à côte deux métaux ou deux émaux ; il faut les alterner.
La variété des couleurs utilisables pour le champs (surface de l’écu) et les meubles (éléments inclus dans le blason) est aussi déjà déterminé:
Métaux

– Deux couleurs pour les métaux : l’argent pour le blanc et l’or pour le jaune
Émaux

– Quatre couleurs pour les émaux : Gueule pour le rouge, Azur pour le bleu, Sable pour le noir, Sinople pour le vert

Le sinople se fait assez rare et c’est encore davantage le cas pour des émaux plus secondaire comme l’Orangé (orange), le Pourpre (violet), le Carnation (couleur chair), le Celeste (bleu ciel), etc…
Il arrive fréquemment de définir un meuble « au naturel », le meuble est alors librement coloré dans un esprit réaliste.
Fourrures

Les fourrures sont également considérées comme des couleurs, bien qu’elles rappellent davantage un motif de tapisserie. Les plus courantes en France sont l’hermine et le vair.
Chapitre III : Disposition et pièces
Comme tout bon art médiéval, l’ordre et la géométrie sont de mise.
Ainsi chaque placement est codifié et permettra d’utiliser le bon vocabulaire lors de sa définition écrite: La description héraldique. Celle ci permet que l’on puisse recréer l’image correspondante au blason à partir d’une phrase écrite tel que (pour le blason des Gaillards): D’azur au chevron d’argent, accompagné de trois croisettes pattées du même.
Organisation spatiale de l’écu
Champ: surface de l’écu
Abîme: cœur de l’écu (A)
Chef: partie supérieure de l’écu (B)
Pointe: partie inférieure de l’écu (C)
Flanc dextre: partie gauche de l’écu (D)
Flanc senestre: partie droite de l’écu (E)
Canton: tiers supérieur ou inférieur, gauche ou droite de l’écu (F)

Je vous présente maintenant divers figures géométriques appelées pièces, souvent sous-exploité dans les nouvelles création héraldiques. Il en existe des centaines …
Figures géométriques horizontales

Figures géométriques verticales

Figures géométriques obliques

Figures géométriques croisées

Figures géométriques diverses


Chapitre IV : Les meubles
Que serait le blason sans son lion statant gardant ou son aigle bicéphale ?
Un blason est directement définie par ce qu’il contient et c’est dans un souci de clarté et de praticité qu’il est stylisé en dessin simple, se rapprochant du symbole crayonné, c’est le meuble.
On peut y représenter tout type d’objet ou d’être vivant. Toutefois, pour conserver un style médiéval, on privilégiera des éléments issus du Moyen Âge ou de la Renaissance.
Meubles héraldiques




Les meubles suivent les mêmes contraintes de couleur que le champ. Le réalisme n’est pas essentiel : un figuier peut avoir des fruits exagérément gros pour souligner son identité. On ne cherche pas non plus à proportionner les meubles entre eux.
Chapitre IV : Au delà de l’écu
L’art héraldique s’est enrichi, au fil des siècles, d’éléments extérieurs à l’écu. Dans les fresques baroques ou les armoiries d’églises, ces éléments sont souvent riches en décorations.
L’ornementation est de bon goût, mais elle doit rester équilibrée pour préserver l’harmonie du blason. Elle sert à confirmer l’identité du blason en reprenant ses couleurs, ses motifs, et son style.
Ornements extérieurs à l’écu


En assimilant ces règles propres à l’héraldique, vous êtes désormais prêt à créer votre propre blason grâce à l’Éditeur de blason en ligne. Ce dernier vous permet également de me le soumettre, afin que je puisse vous envoyer un devis pour sa fabrication en chêne massif.
Si vous possédez déjà une image de votre blason, vous pouvez me la transmettre directement via la page Contact.